Depuis l’été record de 2003, cette tendance alarmante se confirme, soulignant l’importance pour les entreprises d’adopter des mesures préventives efficaces pour protéger leurs équipes face aux risques liés à la chaleur. En France, entre 14 % et 36 % des travailleurs sont particulièrement exposés à ces conditions extrêmes.
Les risques
Les travailleurs de certains secteurs comme le bâtiment ou l’agriculture sont particulièrement exposés aux effets néfastes de la chaleur. Ces risques vont de la simple nausée aux complications plus graves telles que la déshydratation et le coup de chaleur, qui peuvent être potentiellement fatals.
Les stratégies de prévention face aux chaleurs extrêmes
Pour atténuer ces risques, l’INRS préconise une approche proactive, intégrant les 3 stratégies suivantes :
- Évaluation et planification : les entreprises sont encouragées à identifier et retranscrire dans le document unique d’évaluation des risques, les risques liés aux ambiances thermiques et adopter les mesures de prévention nécessaires. Cela inclut l’adaptation des horaires de travail, la mécanisation des tâches lourdes, et l’aménagement des espaces de travail pour limiter l’exposition directe au soleil.
- Aménagement des lieux de travail : il est recommandé d’installer des équipements de ventilation et de climatisation dans les locaux, ainsi que des zones ombragées ou des abris sur les chantiers. L’accès à l’eau potable fraîche doit être assuré à proximité des postes de travail.
- Formation et sensibilisation : informer et former les employés sur les mesures préventives à adopter individuellement et collectivement est essentiel. Cela inclut la reconnaissance des symptômes précoces de stress thermique et les actions à entreprendre en cas de malaise.

Zoom sur le concept de stress thermique
Aujourd’hui, la simple mesure de la température ne suffit pas à elle seule pour évaluer les risques liés à la chaleur. Malika Benamar, responsable des organisations de chantiers à la Direction technique de l’OPPBTP (Organisme Professionnel de Prévention du BTP), souligne l’importance du concept de « stress thermique ». Ce dernier intègre non seulement la température de l’air, mais également des facteurs comme l’humidité, la vitesse du vent et le rayonnement solaire. Comprendre cet indice complexe est essentiel pour évaluer correctement l’impact de la chaleur sur le corps humain et adapter en conséquence les mesures de protection adéquates.
La responsabilité légale de l’employeur
Le Code du travail ne fixe pas de température maximale au-delà de laquelle il est interdit de travailler. Cependant, il impose à l’employeur de prendre les mesures nécessaires pour garantir la sécurité et la santé des travailleurs, en faisant de cette responsabilité une obligation légale. En période de chaleur extrême, cela signifie que l’employeur doit rapidement mettre en œuvre des mesures de protection adaptées et, si nécessaire, interrompre le travail pour préserver la santé des employés.
À l’approche des mois d’été, où les vagues de chaleur peuvent mettre en péril la santé des travailleurs, une planification rigoureuse et une mise en œuvre proactive des mesures de prévention sont essentielles pour toutes les entreprises. En suivant les recommandations de l’INRS et en adaptant leurs bonnes pratiques, les employeurs peuvent non seulement améliorer le bien-être de leurs équipes mais aussi maintenir un environnement de travail sécurisé.
Pour plus de détails sur la gestion des risques liés à la chaleur, les entreprises sont invitées à consulter les ressources disponibles sur le site de l’INRS et à se tenir informées des dernières directives du ministère du Travail et de la Santé.
Sources :
INRS « Forte chaleur ou canicule : l’INRS recommande aux employeurs d’anticiper les mesures de prévention pour protéger la santé et la sécurité de leurs salariés »
France Stratégie « le travail à l’épreuve du changement climatique »
Harmonie Santé : Travail « Que faire en cas de fortes chaleurs ? »
Article rédigé le 26.06.24 par
Agathe Puaud