Avant toute chose, il nous semblait intéressant de baser cet article sur des chiffres concrets pour illustrer concrètement les faits en matière de sécurité dans le secteur de la logistique.
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Fréquence élevée d’accidents :
En 2022, le secteur « transport et entreposage » présente un indice de fréquence des accidents du travail avec arrêt de 44,2 pour 1 000 salariés, contre 30,2 pour 1 000 salariés en moyenne nationale.
À titre de comparaison, la construction affiche 53,4 et l’industrie manufacturière 38,1 accidents avec arrêt pour 1 000 salariés.
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Nombre d’accidents du travail avec arrêt :
En 2022, 59 460 accidents du travail avec arrêt ont été enregistrés dans le secteur transport et entreposage, selon la Dares. Ce chiffre, en baisse de 7,8 % par rapport à 2017, doit cependant être interprété avec prudence, car les données de 2022 sont probablement sous-estimées selon l’Assurance Maladie – Risques professionnels.
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Durée moyenne des arrêts :
Si la durée moyenne d’un arrêt dans la logistique n’est pas spécifiquement détaillée dans les sources récentes, il est reconnu que les arrêts dans ce secteur sont souvent plus longs que la moyenne nationale, en raison de la gravité des blessures (lombalgies, TMS, fractures…).
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TMS et maladies professionnelles :
Les troubles musculosquelettiques (TMS) représentent la majorité des maladies professionnelles reconnues dans la logistique et le transport, avec des taux approchant 90 %.
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Première cause d’accidents :
La manutention manuelle reste la première cause d’accidents du travail dans la logistique, représentant environ 50 % des cas.
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Manutention manuelle répétitive
Manipulation de colis, palettes, bacs… Sans formation ni matériel adapté, les opérateurs s’exposent à des lombalgies, TMS, entorses, hernies et arrêts prolongés.
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Engins de levage et coactivité
Les entrepôts sont des zones de circulation partagée (chariots élévateurs, transpalettes, piétons). Le risque de collision ou d’écrasement est élevé sans règles strictes ni signalétique claire.
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Cadences et postures contraignantes
Rythme soutenu, objectifs de productivité, tâches répétitives : autant de facteurs qui accélèrent l’usure physique des salariés.
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Manque de formation ou de sensibilisation
L’accueil sécurité insuffisant, la présence d’intérimaires non formés ou d’un encadrement peu outillé sont des maillons faibles dans la prévention.
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Réaliser une analyse de poste
Identifier les risques réels, les points de tension, les erreurs de posture. Un audit ergonomique permet d’agir efficacement, sans perturber la production.
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Former les équipes (CDI, intérim, encadrement)
Les formations doivent être concrètes, pratiques, adaptées aux gestes du métier, accessibles dès l’intégration et régulièrement recyclées.
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Développer une culture sécurité
Mettre en place des rituels sécurité (briefs quotidiens, check-lists, pauses prévention), une communication visuelle efficace et une implication de la hiérarchie.
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Gestes et Postures logistique
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PRAP IBC (Prévention des Risques liés à l’Activité Physique)
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SST (Sauveteur Secouriste du Travail)
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Circulation en sécurité en entrepôt
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Prévention des TMS en logistique
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Accueil sécurité pour intérimaires et nouveaux arrivants
Prévenir durablement les accidents, fidéliser les équipes et améliorer les conditions de travail dans la chaîne logistique : telles sont les vertus de la formation professionnelle, s’il était encore besoin de le préciser.