La qualité de vie au travail (QVT) est un sujet qui a le vent en poupe. Alors qu’il y a 10 ans de cela, les sujets tels que la prévention des risques professionnels, le santé et la sécurité au travail étaient presque éludés dans les formations R.H., il n’y a aujourd’hui plus de doute sur le lien entre performance de l’entreprise et santé des collaborateurs.
Plusieurs études ont été réalisées, que ce soit par des instances universitaires ou professionnelles. Elles cherchaient toutes à démontrer le lien entre les pertes financières des entreprises et la place qu’elles donnaient à leur politique de santé et de sécurité au travail. Même si ce genre de chiffre est difficile à obtenir, de grandes tendances se dégagent.
Notamment la « règle des 3 P » qui conditionne la bonne marche d’une entreprise sur 3 facteurs : le profit, la personne et la planète.
On pourrait résumer la règle des 3 P en disant qu’une entreprise qui fonctionne correctement est une entreprise qui génère du profit, grâce à des collaborateurs qui sont dans un bien-être physique, mental et social suffisant pour être épanoui, le tout avec du sens. En partant de ce postulat, les études dont nous parlions plus haut ont réussi à démontrer que le coût de la mauvaise prise en compte de la santé en entreprise pouvait s’élever jusqu’à un 13ème mois de toute la masse salariale. (CF –> https://www.agrh.fr/assets/actes/2006douillet01.pdf). Paradoxalement, il a fallu (et il faut encore) du temps pour que les dirigeants d’entreprise fasse le lien entre santé au travail, performance de leur entreprise, sanctions pénales dans certains cas ou perte de revenus. Sans parler de l’image de l’entreprise perçue par ses clients ou prospects, pouvant être mise à mal.
Aujourd’hui l’heure n’est plus à la segmentation des « 3 P ».
En effet, les facteurs Profit – Personnes – Planète étaient abordés de manière dissociés et différenciés. Il fallait tout catégoriser ( Ce qui a conduit d’ailleurs à séparer le CHSCT du CE alors qu’aujourd’hui il est question de les rassembler).
Or, dans une démarche globale d’amélioration de la prévention des risques, de la santé et de la sécurité au travail, il faut prendre en compte tous ces facteurs ensemble car ils sont corrélés et dépendent tous les uns des autres.
Bien souvent, pour mener à bien cette démarche, les entreprises se font accompagner pour 2 raisons principales : bénéficier d’un regard extérieur est toujours profitable pour émettre un diagnostic pertinent et enfin, parce qu’une démarche comme celle-ci ne peut fonctionner qu’avec une bonne méthodologie qui va consister à répondre à 3 questions : Où voulez-vous aller ? Quels vrais objectifs de votre démarche ? D’où partez-vous ? Comment allez-vous mobiliser l’ensemble de vos collaborateurs ?
Une telle démarche implique forcément des questionnements et des remises en cause internes qui impliqueront l’ensemble de l’organisation. Elle implique aussi le fait d’être prêt à voir et parfois concevoir les choses autrement. Par exemple, il faut arrêter de chercher du mesurable partout, en prenant en compte des facteurs dissociés les uns des autres, au profit d’une vision globale du changement qui sera bien plus bénéfique.
Accepter le fait qu’on ne peut pas tout prévoir et qu’il y aura forcément des « couacs » qui amèneront à fonctionner avec plus d’agilité et d’amélioration continue. Arrêter de fonctionner en terme d’obligations légales mais plutôt anticiper les problématiques en venant questionner régulièrement le fonctionnement de l’entreprise.
La prévention des risques au travail, la qualité de vie, la santé et la sécurité des collaborateurs ne sont pas des axes de transformation des entreprises, ou même des pistes des réflexions. Il s’agit plutôt d’un tout qui doit s’inscrire dans une démarche globale et une vraie vision.
Il y va du bon fonctionnement des entreprises mais aussi de leurs réputations, à l’heure de leur digitalisation.
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